Session n°1. Webinaire – Les fortifications en Europe des années 1870 à 1918

Mercredi 17 mars – 14h30 à 17h (2h30)
Programme détaillé de la session n°1

Fort de Loncin, Liège. Photographie contemporaine, s.d. Collection particulière. © Droits réservés

Fort de Loncin, Liège. Photographie contemporaine, s.d. Collection particulière. © Droits réservés

Présentation du programme du webinaire

14h30-14h45 : Présentation du programme du webinaire et des intervenants de la session, suivie de la présentation de l’exposition temporaire « On ne passe pas ! Les fortifications, du système Séré de Rivières à la ligne Maginot », avec François Cochet

François Cochet, agrégé et docteur en histoire, longtemps Professeur des universités à l’Université de Metz puis de Lorraine-Metz, est spécialiste de l’expérience combattante de 1870 à nos jours, de la captivité de guerre, et de la mémoire des guerres. Il a développé un master « Politique et Conflits » à l’Université de Metz. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de références sur la Grande Guerre. Parmi les derniers : Français en guerres, de 1870 à nos jours (Paris, Perrin, 2017), Histoire de l’armée française, 1914-1918 (avec Remy Porte, Paris, Tallandier, 2017) ou 1914-1918 : Fin d’un monde, début d’un siècle (Paris, Perrin, 2014 et édition de poche « Tempus », 2017). Aujourd’hui Professeur émérite de l’Université de Lorraine-Metz, ses activités de recherche l’ont conduit à participer à de nombreux projets muséographiques. Il fut membre du Conseil scientifique national de la Mission du centenaire de la Grande Guerre entre 2014 et 2018 et il a succédé à Antoine Prost à la présidence du Conseil d’orientation scientifique de l’EPCC Mémorial de Verdun-Champ de bataille en 2019.

Introduction

14h45-15h15 : Introduction – Les fortifications à travers les âges : enjeux et fonctions, avec François Cochet

Depuis que l’homme fait la guerre, c’est à dire depuis qu’il est homme, deux grandes options s’offrent à lui dans la conduite des opérations militaires. Soit il mène des opérations offensives, au risque de perdre beaucoup de ses combattants dans les assauts, soit il se confine dans la défensive et se réfugie derrière des remparts dont la forme et l’amplitude évoluent considérablement sur le long terme guerrier. Pour construire une fortification permanente, il faut avoir quelque chose à perdre, donc quelque chose à défendre avec acharnement.  Les premiers lieux défendus par fortification sont d’abord des lieux de conservation de denrées essentielles, greniers à blé par exemple, mais aussi des lieux de commerce et donc de concentration du numéraire.

Depuis que la muraille existe, fortifier consiste constamment à tenter d’éloigner le plus possible l’ennemi, de ne pas lui permettre de s’approcher suffisamment du lieu défendu pour qu’il puisse s’y attaquer directement par le biais de son infanterie. Pour cela, il convient de rejeter le plus loin possible, en fonction de la puissance et de la portée des armes de jet, des balistes ou autres engins de siège, puis de l’artillerie. Pour ce faire, l’extension des défenses dans l’espace est de plus en plus grande. La fortification n’est pas figée et s’adapte constamment aux procédés de l’ennemi qui cherche à lui nuire.

Il conviendra de rappeler dans cette introduction les scansions de ces évolutions sur le long terme et de comprendre les grands principes de l’édification d’une fortification.

Les places fortes belges, août 1914

15h15-16h : Les places fortes belges, août 1914, avec Franck Vernier

En août 1914, le système fortifié belge se compose essentiellement de deux têtes de pont établies sur la Meuse, à Liège et à Namur, et du camp retranché d’Anvers. A Liège et à Namur, entre 1888 et 1892, l’Armée belge fera construire respectivement 12 et 9 forts dits «de la Meuse », entièrement en béton simple avec toute l’artillerie sous coupole. A Anvers, vers 1910, une nouvelle ligne principale de défense faites de forts et de redoutes en béton simple est construite. Elle est complétée par une enceinte de sûreté composées des vieux forts en briques modernisés entre lesquels des redoutes en béton sont construites. Ici aussi, toute l’artillerie sera sous des coupoles modernes mais avec des pièces d’artillerie plus anciennes.

La défense de la Colonie n’est pas oubliée. Le fort de Shinkakasa, armé de 8 canons de 16c et de 2 coupoles de 12c est érigé le long du fleuve Congo afin de protéger Boma, capitale du Congo belge, des menaces de nations étrangères. En 1916, deux C.16c seront transférés de l’autre côté du Congo, à plusieurs milliers de kilomètres, pour défendre la base navale d’Albertville des attaques menées par les bateaux allemands sur le lac Tanganyika.


Franck Vernier © DRIngénieur en industries agricoles et alimentaires et licencié en sécurité et hygiène du travail, Franck Vernier consacre ses loisirs à sa double passion : les fortifications et les blindés de l’Armée belge en mai 1940. Depuis plus de trente années, il mène ses recherches à la fois sur le terrain, dans les ouvrages fortifiés mais aussi dans les archives militaires. En 2010, il crée une maison d’éditions : « Les Éditions du Patrimoine Militaire » avec le colonel Lothaire pour y publier une quinzaine de livres et d’études qu’il a rédigés et qui font référence sur le sujet. Il organise des conférences pour y présenter le fruit de ses recherches. Actuellement, il termine une étude sur les fortifications et l’artillerie au Congo belge entre 1885 et 1960.

Les fortifications françaises dans la tourmente de l’été 1914

16h-16h45 : Les fortifications françaises dans la tourmente de l’été 1914, avec Nicolas Czubak

À l’été 1914, les armées européennes, mobilisées et portées à effectif de guerre, commencent leurs grands mouvements selon les plans arrêtés  depuis le début du XXe siècle.

Ces plans sont en grande partie conditionnés par les systèmes de fortification érigés dans les différents pays. À l’ouest, les Allemands, dans le cadre de la manœuvre Schlieffen, amorcent un large mouvement de contournement des fortifications françaises érigées par le général Séré de Rivières, afin de se rabattre dans le bassin parisien. L’évolution favorable de la situation stratégique  les incite cependant,  à la fin du mois d’août et au début de septembre 1914 à attaquer plusieurs forts en Lorraine.

Forcés au repli après leur défaite sur « la Marne », ils repartent en avant à la fin du mois de septembre 1914, débouchant de Metz, afin d’encercler la place de Verdun. Dans leur progression, ils se heurtent à nouveau aux fortifications des Hauts de Meuse.

Dans cette intervention, Nicolas Czubak reviendra sur le sort des forts de Manonviller, de Troyon, du Camp des Romains et de Liouville durant l’été 1914, autant de destins révélateurs de l’expérience de la guerre de forteresse au début du XXe siècle.


Nicolas Czubak © Droits réservésNicolas Czubak, est enseignant d’histoire-géographie, responsable du Service éducatif du Mémorial de Verdun, et membre du Conseil d’orientation scientifique de l’EPCC Mémorial de Verdun – Champ de bataille. Membre de plusieurs associations mettant en valeur l’histoire et le patrimoine de la Grande Guerre et guide-conférencier sur plusieurs sites de la Première Guerre mondiale, il est l’auteur d’une série d’ouvrages portant sur la Grande Guerre dont Bis zum Ende, Jusqu’au bout. Août-septembre 1914 : la Lorraine bascule dans la guerre, Éditions Serpenoise, 2013 (ouvrage co-écrit avec Kévin Goeuriot) (Prix Sergent Maginot en 2014), Les Éparges – Die Combres-Höhe (1914-1918), Français et Allemands face à face sur les Hauts de Meuse, Dacres éditions, 2014 (ouvrage co-écrit avec Pascal Lejeune) (Sélection Bourse Histoire Prix Erckmann-Chatrian en 2015), La guerre aux portes de saint-Mihiel – Fort du Camp des Romains – Fort de Liouville – Forêt d’Apremont, Ysec.

Conclusion

16h45-17h : Conclusion et présentation de la session suivante, avec François Cochet

GRATUIT

Programme complet du webinaire et réservations obligatoires via ce lien : Webinaire – Les fortifications en Europe des années 1870 à 1918


Avec le soutien de la Fondation de Verdun

Fondation du Souvenir de Verdun