Destin #23 – Henri Herduin

Henri Herduin - visuel

« Mort pour avoir sauvé ses hommes ! »
Henri Herduin

Le feu est intense et continu… Les deux compagnies du 347e RI commandées par les sous-lieutenants Herduin et Millant tentent de tenir le secteur de la ferme de Thiaumont. En ce 8 juin 1916, le front vient d’être enfoncé sur leur droite par une puissante attaque allemande. Les pertes sont innombrables.  Au cœur de la furie, les hommes tombent en grand nombre autour des deux officiers. Les survivants résistent mais ils arrivent à court de tout :  vivres, eau, munitions… Quasiment encerclés, ils sont sur le point d’être submergés par l’ennemi. Il ne fait aucun doute que la position va tomber dans les heures qui viennent.

La nuit venue, les survivants se replient en direction du 293e RI qui tient une position proche. Mais là, un officier leur ordonne de retourner au feu et de tenir. Herduin et Millant refusent. Quarante hommes contre huit-cent, une folie ! En se rendant à Fleury, les deux officiers ne retrouvent aucun cadre de leur régiment envers qui prendre des ordres. Ils décident de descendre sur Verdun croyant être relevés. Arrivés sur place, ils tombent de fatigue. Sans information au sujet de leur action, et ayant appris ce mouvement de repli, l’état-major voit rouge. Pour celui-ci, il s’agit d’un abandon de poste qui ne peut être sanctionné que par une seule chose : la peine de mort. Les deux fautifs doivent être exécutés immédiatement et par leurs propres hommes…

Le 11 juin 1916, sur le champ de bataille même, à proximité du bois de Fleury, un peloton d’exécution est rassemblé. « J’ai ma conscience tranquille, je veux mourir en commandant le peloton d’exécution devant mes hommes qui pleurent ». C’est par ces mots qu’Herduin exprime dignement à son épouse, à son fils et à ses hommes, l’injustice dont il est victime. Pour faciliter la tâche du peloton, l’officier ordonne lui-même le feu qui met fin à ses jours.

Après un long combat mené par son épouse, Herduin est réhabilité en 1926. Le statut de « Mort pour la France » lui est alors accordé, reconnaissant ainsi officiellement la valeur de cet officier mort pour avoir sauvé ses hommes…


Un monument commémoratif est érigé dans le village détruit de Fleury-devant-Douaumont, pour rappeler le sort des deux fusillés.

Sur ce monument, on peut lire :

À la mémoire de Henri Herduin, sous-lieutenant au 347 ème RI.  Fusillé sans jugement le 11 juin 1916 dans les bois de Fleury-devant-Douaumont. Réhabilité en 1926. Son corps a été exhumé en 1919 et repose dans le cimetière de l’Est à Reims.

À la mémoire de Pierre Millant, sous-lieutenant au 347 ème RI. Fusillé sans jugement le 11 juin 1916 dans les bois de Fleury-devant-Douaumont.
Réhabilité en 1926. Son corps a été exhumé en 1919 et repose dans la nécropole nationale de Douaumont, tombe n°6177.

« …ceux qui furent exécutés alors ne s’étaient pas déshonorés, n’avaient pas été lâches mais
simplement ils étaient allés jusqu’à l’extrême limite de leurs forces. »

Nicolas Sarkozy
Président de la République
11 novembre 2008
Douaumont

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