Marius Marly

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Encerclé par les flammes

Le Destin

C’est le retour de permission pour le sergent Marius Marly. Il retrouve, en ce mois de mai 1916, ses camarades du 154e régiment d’infanterie qui ne manquent pas de fêter son retour. Mais les festivités sont de courte durée, car le régiment repart en première ligne et dans un secteur bien connu : le Mort-Homme.

La montée aux tranchées, dans la nuit du 23 mai, est harassante. Après plusieurs heures, Marius Marly retrouve ses positions situées non loin du village de Cumières. Stupeur ! Les anciennes lignes durement conquises ont été perdues … Le moral est déjà bien bas.

L’idée de se battre à nouveau ici est insupportable pour certains soldats. Bons nombres se sauvent, se précipitant vers les Allemands, aux cris de « Camarade ! ». Cela ne plaît pas au sergent Marly qui n’hésite pas à ouvrir le feu vers les déserteurs pour les remettre dans le rang. La plupart retournent à leur poste, mais le sous-officier dénombre déjà 80 abandons…

La position, isolée, est en effet intenable et les hommes manquent de tout. Après un intense bombardement de plusieurs jours, les troupes allemandes attaquent. Ce sont désormais des vagues incessantes qui déferlent sur le petit groupe du sergent Marly, à chaque fois repoussées. Mais les fusils s’encrassent, les explosions s’intensifient et le souffle dévastateur des lance-flammes vient à bout du moral des défenseurs. Les hommes du sergent n’en peuvent plus, ils ne veulent pas mourir carbonisés, ils sont épuisés …

C’est avec les larmes aux yeux et le sentiment de ne pas avoir fait son devoir que Marius Marly se rend aux Allemands, dans le ravin des Caurettes, en ce lundi 29 mai 1916. Pour lui, la guerre se poursuit derrière les barbelés d’un camp de prisonniers en Allemagne… jusqu’en octobre 1918 où sa troisième tentative d’évasion réussie.

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