IV. Maurice Genevoix, écrivain et académicien

Maurice Genevoix en tenue d'académicien, années 1960. © Famille Genevoix Maurice Genevoix en tenue d’académicien, années 1960. © Famille Genevoix

À l’été 1914, Maurice Genevoix se prépare à passer l’agrégation des lettres. Il envisage une carrière universitaire dans des postes à l’étranger pour satisfaire son désir de voyages. La guerre et sa grave blessure en décident autrement.

En 1916, un premier récit de guerre, Sous Verdun, est cité pour le Goncourt, prix attribué en 1925 à son troisième roman, Raboliot. Il passe de l’état de soldat à celui d’écrivain retiré à Châteauneuf-sur-Loire. Il fait paraître un livre par an pour des lecteurs fidèles à ses histoires enracinées dans les pays des bords de Loire, puis, à partir des années 30, inspirées par ses séjours en Amérique du Nord et en Afrique. Replié en Aveyron en juin 1940, il ne publie quasiment pas pendant l’occupation.

En 1946, il est élu à l’Académie française dont il devient, douze ans plus tard, le très actif Secrétaire perpétuel. Tout en poursuivant son œuvre, où la création romanesque s’espace pour faire une place croissante à des livres de souvenirs et de méditation sur la vie rurale, la nature et les animaux, il s’attache à rénover l’Académie. Usant de son influence, il favorise l’élection d’écrivains de premier plan, notamment Henri de Montherlant et Paul Morand, et engage l’institution dans une politique de défense et promotion de la langue française. À cette époque, il est déjà considéré par un grand nombre d’anciens combattants comme leur porte-parole. Le 18 juillet 1968, à la butte Chalmont, devant le général de Gaulle, il prononce le discours du cinquantenaire de la contre-offensive alliée qui conduit à la victoire.

En 1974, il démissionne de la fonction de Secrétaire perpétuel afin de réserver l’ultime partie de sa vie à l’écriture, à son goût de la campagne et à sa famille. La télévision le sollicite régulièrement, notamment dans l’émission « Apostrophes » où sa verve et son humour sont appréciés. À sa mort, le 8 septembre 1980, il est une figure nationale dont la notoriété dépasse le milieu littéraire.

Son style reste un modèle de prose française, claire, précise, imagée, et son œuvre une référence pour les amoureux de la nature. La réédition de Ceux de 14 et de La Mort de près à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre a rappelé à des milliers de lecteurs que ce grand témoin est un écrivain majeur du XXème siècle.