Spectacle/Concert

Les vibrants

Par la Compagnie Teknaï
  • Date
  • Lieu
    Mémorial de Verdun
1914: Eugène, aussi beau qu’insolent, part pour le front comme engagé volontaire. 1916: Il est blessé à Verdun et y laisse la moitié de son visage. S’ensuit alors une irrépressible descente aux enfers : comment continuer à vivre lorsque le miroir nous donne à voir les restes de ce qui a été et ne sera plus ? Au Val-de-Grâce où il est hospitalisé, Eugène va rencontrer les architectes de sa nouvelle vie et suivre les pas, ou plutôt l’ombre, d’un certain Cyrano de Bergerac…

Les Gueules Cassées : de la mort à la vie...

À l’origine de ce texte, il y a l’exposition 1917 du Centre Pompidou de Metz où des moulages de visages de Gueules Cassées côtoyaient la production artistique de l’époque. Cette mise en parallèle a soulevé la question du lien entre le masque de guerre et le masque de scène : quand Eugène porte le nez confectionné par le docteur Morestin, il s’agit d’une prothèse ; quand il porte le nez de Cyrano, c’est un masque.

Cette recherche va de pair avec le questionnement identitaire. La Grande Guerre ravage tout sur son passage, le paysage comme le corps des hommes et engendre une nouvelle catégorie de blessés : les Gueules Cassées. Or, plus qu’un bras ou une jambe, l’altération de ce masque confronte le blessé au démantèlement de sa personnalité. Et malgré les progrès médicaux comment se reconnaître soi-même en quelque chose que quelqu’un d’autre a construit ?

C’est cette descente aux enfers que subit Eugène au Val-de-Grâce. Et c’est le rapport au masque de scène qui lui permettra de survivre. Grâce au théâtre, à Cyrano de Bergerac et à la persévérance de Sarah Bernhardt, il va découvrir une autre dimension de lui-même et de ce qui l’entoure, ce qui est au-delà. Au-delà des masques, dans « le foyer incandescent de toutes les passions rêvées ou vécues. » Et c’est là-même qu’il va devenir un « vibrant ».

À travers des moments de vie simples, parfois désespérés, parfois emplis de bonheur, Les vibrants invite le spectateur à un voyage dans les méandres de l’âme humaine : hantés par la boucherie que fut la Grande Guerre, les personnages luttent contre leurs propres démons tout en nous offrant une merveilleuse leçon de vie et d’espoir...

Mentions de production

Spectacle coup de cœur du club de la presse – Avignon 2014
Prix du théâtre Adami 2016

Texte : Aïda Asgharzadeh
Mise en scène : Quentin Defalt
Avec Aïda Asgharzadeh, Benjamin Brenière, Matthieu Hornuss, Amélie Manet
Scénographie : Natacha Le Guen de Kerneizon
Lumières : Manuel Desfeux
Costumes : Marion Rebmann
Musique : Stéphane Corbin
Création sonore : Ludovic Champagne
Collaboration artistique : Damir Žiško
Masques : Chloé Cassagnes
Production : Teknaï
Coproduction : Maison du Théâtre et de la Danse d’Épinay-sur-Seine