PROGRAMME
9h00-9h30 : Présentation de l'exposition temporaire 7 millions ! Les soldats prisonniers dans la Grande Guerre . Avec François Cochet, Daniel Palmieri et Édith Desrousseaux de Medrano
9h30-10h15 : Les enjeux de la captivité de guerre pendant la Première Guerre mondiale. Avec François Cochet
10h30-11h15 : L'humanitaire en guerre : le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Première Guerre mondiale. Avec Daniel Palmieri
11h30-12h30 : Visite guidée de l'exposition temporaire. Avec Édith Desrousseaux de Medrano
14h15-15h15 : Deux carnets de la Grande Guerre : le carnet de Maxime Bourrée et les dessins d'André Warnod, soldats français prisonniers en Allemagne. Avec Marie-Pascale Prévost-Bault
15h15-16h00 : Le long retour : les rapatriements de prisonniers de guerre, 1918-1922. Avec Daniel Palmieri
16h15-17h15 : Les évolutions de la captivité de guerre dans les grands conflits du XXème siècle. Avec François Cochet
François Cochet, agrégé et docteur en histoire, longtemps Professeur des universités à l’Université de Metz puis de Lorraine-Metz, est spécialiste de l’expérience combattante de 1870 à nos jours, de la captivité de guerre, et de la mémoire des guerres. Il a développé un master « Politique et Conflits » à l’Université de Metz. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de références sur la Grande Guerre. Parmi les derniers : Français en guerres, de 1870 à nos jours (Paris, Perrin, 2017), Histoire de l’armée française, 1914-1918 (avec Remy Porte, Paris, Tallandier, 2017) ou 1914-1918 : Fin d’un monde, début d’un siècle (Paris, Perrin, 2014 et édition de poche « Tempus », 2017). Aujourd’hui Professeur émérite de l’université de Lorraine-Metz, ses activités de recherche l’ont conduit à participer à de nombreux projets muséographiques. Il est actuellement membre du Conseil scientifique national de la Mission du centenaire de la Grande Guerre et membre du Conseil d’orientation scientifique de l’EPCC Mémorial de Verdun–Champ de bataille.
Historien de formation (Université de Genève ; Graduate Institute) et journaliste de profession, Daniel Palmieri est entré au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en 1995, en tant qu’attaché de presse en charge de différents contextes opérationnels. Depuis 2002, il est responsable de la recherche historique auprès du CICR. Ses travaux portent sur l’histoire du CICR et de l’action humanitaire, ainsi que sur celle des conflits armés.
Édith Desrousseaux de Medrano est depuis 2001 commissaire d’expositions. Diplômée de l’École du Louvre, elle a d’abord été adjointe au commissariat d’exposition pour le Mémorial Charles de Gaulle à Colombey-les-deux-Églises. Devenue profession libérale en 2010, elle a travaillé avec son agence Sources à la réalisation de l’exposition itinérante Romain Gary présente : les compagnons de la Libération (2010-2011) puis s’est consacrée à la préparation de l’exposition permanente du Mémorial de Verdun entre 2012 et 2016. Elle a depuis travaillé sur les expositions Photographes de guerre. Depuis 160 ans, que cherchent-ils ? en 2017 et Le nouveau visage de la guerre. Combattre, Meuse 1918 en 2018 pour le Mémorial de Verdun.
Marie-Pascale Prévost-Bault, historienne de l’art de formation, est conservateur en chef des musées départementaux de la Somme depuis 1994. Elle gère les importantes collections de l’Historial de la Grande Guerre constituées depuis 1987 et assure leur mise en valeur à travers des présentations, expositions et publications. Elle s’est spécialisée sur les artistes de 1914-1918 et la représentation du conflit sous l’angle de l’histoire culturelle comparée et selon l’historiographie en évolution.
Née en 1980, Marie Guérin, artiste sonore française (Prix Banc d'essai INA-GRM 2013 ; Prix Sacem Musique Concrète en 2015, Brouillon d’un rêve et bourse Gulliver 2018, Prix Phonurgia Nova - Archives de la Parole 2018), manipule, en live et en studio, pour la scène et pour la radio (France Inter, France Culture, Nova, Deutschlandradio Kultur, France Musique, Radio Campus, Kontakte 2017 - Biennale de musique électroacoustique et d’art sonore, Radiophonic spaces, etc.) des prises de sons et des archives radiophoniques, ces traces laissées sur les ondes par des « fantômes hertziens ». Mélange de voix, de textures, de grains, de sons anecdotiques, son travail questionne le patrimoine sonore, ses supports et les traces laissées sur ces supports; sa musique transite de la grammaire radiophonique à la musique concrète, de la poésie documentaire à l'électroacoustique. http://lachansonperdue.fr/
Anne Kropotkine est auteure, documentariste sonore et chercheuse en histoire. Elle aime explorer le lien entre histoire, archives et sons, dans une démarche documentaire et artistique au sein du collectif Micro-sillons, à France Culture, à l’Université ou sous la forme d’installations sonores.
18h30 : Recorded songs don't ever die
Performance de Marie Guérin (artiste sonore), suivie d'une présentation du projet de recherche par Anne Kropotkine, chercheuse en histoire et collaboratrice artistique de la pièce.
Recorded songs don’t ever die est une pièce sonore composée à partir de prises de sons réalisées sur les lieux de l’ancien camp militaire de Zossen-Wünsdorf en Allemagne, à partir de voix de prisonniers de la Grande Guerre venus d’Europe, d’Inde, d’Afrique, de Russie, à l’initiative du linguiste Wilhelm Doegen (1877-1967). Ce travail artistique interroge de manière inédite la trajectoire de soldats « oubliés » de cette guerre. Il raconte comment une artiste et une chercheuse en histoire, s’emparent de ce riche fonds d’archives actuellement conservé au Lautarchiv, à l’Université Humboldt à Berlin, et leur donnent un nouvel écho.
Cent ans plus tard, comment puis-je me réapproprier ces voix du monde entier ? Je pars à la recherche de l’écho que produit ces archives phonographiques réinjectées sur des disques gravés pour l’occasion, cherchant une forme de décantation du support. J’imagine les trajectoires de ces prisonniers qui quittent la chambre d’échos mondialisée que furent les camps pour rentrer chez eux à la fin de la guerre. Quelles frontières ont-ils franchies à leur retour – la ritournelle de leur pays en tête, rythmant leur pas. Je cherche à reproduire ces «migra-sons », les échos de leur exil, de leur migration. Je les fais résonner jusqu’à ce qu’ils deviennent contemporains. (Marie Guérin)