Événement

Inauguration - « ART/ENFER – Créer à Verdun 1914-1918 »

Journée d'étude
  • Date
  • Lieu
    Mémorial de Verdun
Depuis plus d’un siècle, le seul nom de Verdun évoque la guerre, le chaos et l’anéantissement. Sa terre montre aujourd’hui encore les multiples cratères causés par les artilleries. Pourtant, le Mémorial de Verdun, ancré sur ce champ de bataille, choisit cette année de rassembler de nombreuses traces de création artistique issues de l’enfer de Verdun. Dans la tourmente de la bataille comme à l’arrière-front, des hommes, Français et Allemands, ont créé, écrit, et composé durant des mois. Pour beaucoup d’entre eux, la création a été essentielle. Leur exemple est un sujet d’étonnement pour nous aujourd’hui.

Comment les artistes traversent-ils l’épreuve de la guerre ? La nouvelle exposition temporaire du Mémorial de Verdun « Art/Enfer – Créer à Verdun 1914-1918 » s’attache à suivre des peintres, dessinateurs, sculpteurs, musiciens et écrivains dans le chaos de la bataille. Pour l’ouverture de l’exposition, le Mémorial de Verdun propose d’explorer les grands axes de l’exposition à travers une journée d’étude animée par des historiens, des historiens de l’art et des musicologues, des descendants d’artistes présentés, des philosophes et des critiques d’art.

PROGRAMME

  • 9h30 : Accueil & présentation de l’exposition temporaire, avec François Cochet, professeur émérite de l’Université de Lorraine-Metz, président du Conseil d’orientation scientifique du Mémorial de Verdun, Nicolas Barret, directeur du Mémorial de Verdun - Champ de bataille, Edith Desrousseaux de Medrano & Clotilde Bizot-Espiard, commissaires de l'exposition
  • 10h : Conférence Verdun: les paradoxes d’une « hyper-bataille », avec François Cochet
  • 10h30 : Conférence Les artistes en mission sur le front de Verdun, avec Sylvie Le Ray-Burimi, conservatrice en chef du patrimoine, cheffe du département des Beaux-Arts et du Patrimoine du musée de l'Armée
  • 11h30 : Visite commentée de l’exposition temporaire. Durée : 1h
  • 14h : Conférence Les musiciens et compositeurs mobilisés dans la bataille, avec Didier Maes, co-fondateur de la collection « Les Musiciens et la Grande Guerre », éditions Hortus et David Mastin, docteur en Histoire contemporaine de l’Université Paris-Ouest Nanterre la Défense
  • 15h : Rencontres – Table-ronde / André Derain, Adolf Erbslöh, Henri Marret et Jacques de la Presle, artistes à Verdun, présentés par leurs descendants. Mémoire familiale et transmission d’un témoignage artistique de la Grande Guerre, avec Geneviève Taillade, olivier Caré, Hans-Ulrich Erbslöh, Jacques Faraut et Alix de la Presle-Evesque
  • 16h30 : Table-ronde / Les artistes dans les guerres contemporaines, avec Guillaume de Vaulx et Alisa Lozhkina
Informations

François Cochet, agrégé et docteur en histoire, longtemps Professeur des universités à l’Université de Metz puis de Lorraine-Metz, est spécialiste de l’expérience combattante de 1870 à nos jours, de la captivité de guerre, et de la mémoire des guerres. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de références sur la Grande Guerre. Parmi les derniers : Français en guerres, de 1870 à nos jours (Paris, Perrin, 2017), Histoire de l’armée française, 1914-1918 (avec Remy Porte, Paris, Tallandier, 2017) ou 1914-1918 : Fin d’un monde, début d’un siècle (Paris, Perrin, 2014 et édition de poche « Tempus », 2017), Dictionnaire de la guerre d’Indochine (avec Ivan Cadeau et Rémy Porte, Paris, Perrin, 2021) et Les guerres des Années folles, 1919-1925 (Paris, Passés Composés, 2021). Aujourd’hui Professeur émérite de l’Université de Lorraine-Metz, ses activités de recherche l’ont conduit à participer à de nombreux projets muséographiques. Il fut membre du Conseil scientifique national de la Mission du centenaire de la Grande Guerre entre 2014 et 2018 et il a succédé à Antoine Prost à la présidence du Conseil d’orientation scientifique de l’EPCC Mémorial de Verdun-Champ de bataille en 2019.

Conservatrice en chef du patrimoine, Sylvie Le Ray-Burimi est responsable du département Beaux-Arts et Patrimoine du musée de l’Armée au sein de l’Hôtel national des Invalides, à Paris. Commissaire des expositions Napoléon III et l’Italie. Naissance d’une Nation (2011), Vu du front. Représenter la Grande Guerre (2014) et France-Allemagne(s). 1870-1871 : la guerre, la Commune, les mémoires (2017) ainsi que de l’exposition Photographies en guerre (2022), ses recherches portent sur les représentations de la guerre, le patrimoine et les sociabilités artistiques en temps de guerre. Pilote du projet Histoire du site, elle prépare l’ouverture de nouveaux espaces dédiés à L’Hôtel des Invalides, entre histoire et mémoires ainsi qu’une exposition consacrée à La France Libre et les artistes (2024). Sylvie Le Ray-Burimi a codirigé un ouvrage consacré à l’église Saint-Louis des Invalides. La cathédrale des armées Françaises (Paris et Strasbourg, La Nuée Bleue, 2018) ainsi que le catalogue des expositions France-Allemagne(s). 1870-1871 : la guerre, la Commune, les mémoires (Paris, Gallimard, 2019) et Photographies en guerre (Paris, Réunion des Musées Nationaux, 2022).

Hortus, label indépendant créé en 1993, a enregistré et édité près de deux cents disques, distribués en France et à l’étranger. Spécialisé dans les œuvres pour orgue et chœur, il a présenté plus particulièrement les disques de la Maîtrise Notre-Dame de Paris, du chœur Les Éléments dirigé par Joël Suhubiette, de l’organiste Vincent Genvrin et du claveciniste Benjamin Alard. Sous la direction de Philippe d’Anchald, Hortus a édité la collection « Les Musiciens et la Grande Guerre » en 36 volumes, grâce au soutien du Ministère des armées et de la Mission du Centenaire. Cette collection fait entendre des œuvres écrites pendant la période dans les pays touchés par le conflit. Une quarantaine d’heures d’enregistrement (dont près de 5 heures de musique inédite) a ainsi été portée à la connaissance du public grâce au talent d’une trentaine d’artistes et d’orchestres français et étranger. Ses parutions sont régulièrement saluées et distinguées par la presse française et internationale.

David Mastin est docteur en Histoire contemporaine de l’Université Paris-Ouest Nanterre la Défense. Sa thèse est intitulée Ecoles de Musique en Grande Guerre. Outre ses contributions à des revues ou ouvrages  collectifs universitaires, il a organisé en 2010, avec Marine Branland, historienne de l’art, spécialiste de la gravure, un colloque pluridisciplinaire, dont les actes ont été publiés : « De la guerre dans l’art, de l’art dans la guerre. Approches musicales et plastiques au XXe siècle », Textuel, 63, Paris, Université Paris Diderot-Paris 7, 2010. Ses centres d’intérêt portent sur les institutions musicales et leurs rapports à la société et à la politique (XIXe - XXe siècles)

Petite nièce d’André Derain, Geneviève Taillade, dite « Javotte » est avant tout comédienne. Elle a joué Molière, Shakespeare, Goldoni, Sartre, Ionesco, Brecht, etc., à Paris, dans les centres d’Art Dramatique, et à l’étranger pour les Alliances Françaises. Elle participe également à plusieurs spectacles en tant que chanteuse et se produit au Festival de Carcassonne et au Japon. Elle a prêté sa voix à des doublages pour le cinéma et la télévision. Elle enseigne le théâtre depuis 2002. Geneviève Taillade est présidente de l'Association des Amis d'André Derain, ayant vocation à valoriser la maison du peintre à Chambourcy, gérer ses archives et organiser des expositions autour de l’artiste.

Auteur de nouvelles et de chroniques sous différents pseudonymes, Olivier Caré intègre le Comité d’expertises André Derain dont il est par ailleurs le secrétaire. Il gère les archives du peintre depuis 2007. Au Musée Matisse du Cateau-Cambrésis, il participe à des lectures de lettres de Derain à Matisse. Il a été animateur d’émissions culturelles radiophoniques.

Jacques Faraut, né en 1940, est petit-fils d’Henri Marret. A la suite de sa mère Geneviève Faraut, née Marret, et de son père Roger Faraut, architecte, il a conservé une partie de l’œuvre d’Henri Marret, surtout les gravures sur bois, les eaux fortes et des aquarelles. En 1919 a été créée l’Association des amis de l’œuvre d’Henri Marret, présidée par Jacques Faraut, dans le but de faire connaître et répertorier son œuvre, de prendre contact avec les musées susceptibles d’organiser des expositions et d’accueillir des œuvres d’Henri Marret. Parmi les expositions citons celles de Pont-Aven (2005), Avranches (2008), Beauvais (2009), Pau (2010), Quimper (2013). Jacques Faraut est professeur de mathématiques émérite à Sorbonne Université.

Alix de la Presle-Evesque travaille depuis 20 ans à faire connaître auprès des interprètes et du public la musique de son grand-père Jacques de la Presle (1888-1969). Médiéviste de formation et non musicienne, elle a abordé son œuvre en tant qu’historienne, par le biais de sa correspondance pendant la guerre de 1914 et de ses archives concernant son prix de Rome, son activité de directeur artistique à la Radio et sa carrière de professeur d’Harmonie au Conservatoire de Paris. Toutefois, on ne peut évoquer un musicien sans sa musique ! Grâce à de formidables rencontres, elle a permis la parution de 14 CD, dont 2 entièrement consacrés à l’artiste, depuis 2008 et la création de l’Association des Amis de Jacques de la Presle en 2020.

Docteur agrégé de philosophie. Après avoir enseigné en lycée, Guillaume de Vaulx rédige depuis l’Institut dominicain du Caire une thèse consacrée aux Epîtres des Frères en pureté, somme philosophique issue de l’Islam classique qu’il traduit partiellement pour les Belles Lettres dans les ouvrages Mathématique et philosophie et Le procès animal de la domination humaine. Puis chercheur à l’Institut Français du Proche-Orient (Beyrouth), il réalise deux ouvrages consacrés à des questions contemporains : Identités de papiers. Essai sur la logique identitaire, avec le théoricien libanais du droit Wissam Lahham ; La destructivité en œuvres. Essai sur l’art syrien contemporain, avec le philosophe syrien Nibras Chehayed.

Alisa Lozhkina est historienne d'art et commissaire d'exposition. De 2013 à 2016 elle est directrice adjointe du Mystetskyi Arsenal, le plus grand musée d'art contemporain d'Ukraine. De 2010 à 2016, elle est rédactrice en chef d'Art Ukraine. En 2014, elle co-organise l'exposition Je suis une goutte d'eau dans l'océan. L'art de la révolution ukrainienne à la Künstlerhaus de Vienne et au MOCAK de Cracovie. En 2018, elle est commissaire en chef d'Une révolution permanente. L'art ukrainien d'aujourd'hui au Ludwig Museum de Budapest, exposition pour laquelle elle est nominée au Global Fine Art Awards de New York. En 2020, elle publie Une révolution permanente. L'art ukrainien contemporain et ses racines (1880-2020) aux Nouvelles éditions Place (Paris).

Igor Sokologorsky est agrégé et docteur en philosophie (Université de Paris IV). Il enseigne en classes préparatoires aux grandes écoles. Responsable de l'aire Modernités russes du Labex COMOD (Lyon), il est directeur de la collection L'art à l'écrit aux Nouvelles éditions Place (Paris), où il a publié L'aventure de l'art non-officiel russe, en 2016.