Conférence

Quand le théâtre monte au front

Conférence & Spectacle
  • Date
  • Lieu
    Mémorial de Verdun
  • Durée
    4h30
Sarah Bernhardt, pourtant invalide, n’a pas hésité à donner plusieurs représentations théâtrales devant des milliers de soldats, regroupés pour voir l’une des grandes vedettes du temps. Moment de détente dans la vie du poilu, mais aussi de propagande ou reflet de leur existence difficile, le théâtre joue un rôle important dans la vie du Front pendant la Grande Guerre. Or, il est encore l’un des territoires peu connus de l’histoire de la Première Guerre mondiale. Le théâtre au front présente différents visages du répertoire : des pièces censurées à celles écrites par les poilus eux-mêmes, du théâtre patriotique au pacifiste, des auteurs de l’arrière aux mises en scène dans les casernes et les campements. Entre « bourrage de crâne » et vision très réaliste donnée par les soldats, le théâtre propose une image fouillée de la guerre et de la façon dont elle a été représentée suivant que l’on soit acteur du conflit ou spectateur.

Avec Chantal Meyer-Plantureux, professeur émérite de l'université de Normandie-Caen, Justine Boschiero(comédienne), Brice Borg (comédien) et Lionel Stoffel (chanteur).

PROGRAMME

14h30 - CONFÉRENCE / Quand le théâtre monte au front
Avec Chantal Meyer-Plantureux, professeur émérite en Arts du Spectacle de l’Université de Caen Normandie, spécialiste de l’histoire culturelle du théâtre et du cinéma

Si le théâtre parisien après avoir fermé ses portes dès la déclaration de guerre les rouvre sous l’œil de la censure, il est un théâtre plus libre, plus spontané : celui qui se joue au Front. Non pas « Le Théâtre aux armées » fondé par Émile Fabre, administrateur de la Comédie Française avec l’agrément du Ministre de la Guerre et du commandant en chef des armées qui réunit des comédiens professionnels autour d’un répertoire convenu mais le théâtre des poilus qui parle de leur vie quotidienne de façon émouvante et réaliste ou au contraire avec l’humour du désespoir. C’est ce théâtre méconnu qui sera l’objet de cette conférence.

16h & 18h - SPECTACLE / Sarah Bernhardt et Béatrix Dussane, deux comédiennes engagées dans le théâtre aux armées à Verdun
Avec Justine Boschiero (comédienne), Brice Borg (comédien) et Lionel Stoffel (chanteur)

 « La gaieté n’est pas une chose futile »
Béatrix Dussane

Alors que la Première Guerre Mondiale fait rage depuis plusieurs mois, des intellectuels, des hommes de théâtre et de culture imaginent des projets pour soutenir psychologiquement les soldats. Le 2 décembre 1915, Émile Fabre est nommé administrateur général de la Comédie-Française.

Il écrit une lettre au ministère de la guerre : « J’ai pensé que l’on pourrait  peut-être occuper utilement ces heures, et chercher à récréer, à distraire nos soldats pendant ce temps. Il me serait possible d’obtenir des artistes de Paris (je dis les plus célèbres, les plus aimés du public) qu’ils consentent à aller près du front, apporter des distractions aux soldats qui ont combattu ou qui vont combattre. »

Des comédiens professionnels viennent alors jouer sur les lignes de front pour distraire et remonter le moral des soldats. Ces représentations se font sous la menace des bombardements et dans des conditions matérielles difficiles. Les comédiens jouent partout : dans des granges, dans des manèges, en extérieur... Les décors sont très rudimentaires. Il faut voyager léger.
Dans une reconstitution très fidèle, découvrez un programme donné à l'époque du Théâtre aux Armées. Les représentations commençaient toujours par un poème. Les artistes jouaient des pièces courtes – quasiment uniquement des comédies et des vaudevilles – et des chansons étaient chantées tout au long de ces programmes. La Marseillaise clôturait chaque spectacle.

Informations

Chantal Meyer-Plantureux, professeur émérite en Arts du Spectacle, membre du laboratoire HisTéMé, Université de Caen Normandie, est spécialiste de l’histoire culturelle du théâtre et du cinéma. Elle a dirigé la collection « le théâtre en question » aux éditions Complexe dont le 8ème titre, Le Théâtre monte au Front, s’intéresse au spectacle vivant entre 1914 et 1920. Son dernier ouvrage Antisémitisme et homophobie, clichés en scène et à l’écran préfacé par Pascal Ory est sorti en 2019 aux éditions du CNRS.

Justine Boschiero, comédienne
Après avoir obtenu son baccalauréat littéraire, Justine Boschiero obtient une licence en Lettres Modernes à la faculté de Nancy et suit une formation en art dramatique au Conservatoire Régional de Nancy. Sa licence en poche, elle part pour Paris et intègre les Cours Florent. Elle y suit les enseignements de Vanessa Larré, Bruno Blairet, Suzanne Marrot et Laurent Natrella. C'est sur les bancs de cette école qu'elle rencontre Brice Borg avec lequel elle fonde sa compagnie, Les Pitres Rouges. Elle travaille sous la direction de son ami et collègue dans plusieurs mises en scène de Molière (Le Médecin malgré lui, Le Mariage Forcé) puis sous la direction de Laurence Côte dans plusieurs pièces de Tchekhov (L'Ours, Une demande en mariage). Depuis son retour dans la région Grand Est, elle travaille avec plusieurs compagnies locales : La Cie du Jarnisy, La Cie des 4 Coins, La Cie 22, Transversales... Parallèlement à ses activités de comédienne de théâtre, elle interprète régulièrement des voix pour des programmes documentaires diffusés sur Arte.

Brice Borg, comédien
Après avoir arrêté sa scolarité en seconde pour poursuivre avec assiduité ses études théâtrales, Brice Borg s'inscrit au conservatoire de la Seyne-sur-Mer pour y suivre une formation de deux ans, avant d'intégrer ensuite le cours Florent en 2009. Il est reçu en classe libre en 2011 et travaille sous la direction de Laurence Côte, Bruno Blairet, Jean-Pierre Garnier, Laurent Natrella et Julie Recoing. En 2012, il monte avec Justine Boschiero la compagnie Les Pitres Rouges et y réalise deux mises en scènes de Molière : Le Médecin malgré lui, nominé aux P'tits Molières 2013 dans cinq catégories, et Le Mariage forcé. Il a joué au Théâtre de la Bastille, dans une mise en scène de François Orsoni, Jeunesse sans dieu, d'Odon Von Horvath. Toujours sous la direction de François Orsoni, il joue à la MC93 dans La mort de Danton de Georg Buchner.  Avec la Poursuite du Bleu, il a collaboré à la mise en scène de L’Inversion de la courbe et a joué dans Melone Blu au Théâtre 13. Il intègre en 2019 le Collectif Attention Fragile et travaille sous la direction de Terrence Malik depuis 2021.

Lionel Stoffel, chanteur Né de parents franco-belges, Lionel Stoffel suit des cours de piano puis de chant avec la soprano France Emond, demi-finaliste du Concours Reine Élisabeth. Il opte pour le chant classique et perfectionne sa voix dans des master-classes auprès d'artistes comme le baryton José van Dam à Bruxelles. La tessiture de sa voix de sopraniste lui a permis d’être admis dans le cycle jeune de la Chapelle musicale Reine Elisabeth et d'être Jeune talent du Conservatoire royal de Bruxelles.
Lionel Stoffel a reçu de nombreux prix et récompenses et se produit régulièrement en Belgique et en France. En 2013, il est invité par la Télévision nationale belge 1 auprès d'Axelle Red. La même année, il se produit avec le Brussels Philharmonic Orchestra au prestigieux Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. En 2015, il réalise un gala au Cirque royal de Bruxelles accompagné de 100 choristes et 50 danseuses classiques. Il participe à l'émission La France a un incroyable talent sur M6. En 2016, il se produit pour le gala princier de la princesse Léa de Belgique enregistré par la RTBF et diffusé dans l'émission Place Royale. Lionel Stoffel se produit au château de Louvignies en mai 2016 dans le rôle de Farinelli, ainsi que dans le cadre du Printemps musical de Silly en juin 2016 accompagné au piano par la pianiste Eliane Reyes, dans un répertoire de musique slave. Le 25 mars 2017, il se produit avec 250 musiciens sur scène (chœur et orchestre) au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.