Le 26 février 1916, le Fort de Vaux est éprouvé par d’intenses bombardements allemands qui entraînent la destruction de la galerie menant à sa tourelle de 75mm. Le 9 et 10 mars 1916, les Allemands, qui ont réussi à s’approcher du fort, attaquent les pentes nord de l’ouvrage. Ils sont repoussés sèchement. Dans les semaines qui suivent, ils parviennent à grignoter du terrain et se portent à 200 mètres de la fortification. Ils finissent par atteindre le fort le 2 juin 1916 dans le cadre d’une grande offensive embrasant la partie est du champ de bataille, de la crête de Thiaumont à Damloup. C’est le début du siège qui va durer jusqu’au 7 juin 1916. Commençant sur les dessus du fort, la lutte se poursuit dans les galeries intérieures de l’ouvrage. Ayant des difficultés à communiquer avec l’extérieur, avec notamment des pigeons voyageurs dont le célèbre « Vaillant », la garnison française, sous les ordres du commandant Raynal, résiste derrière des barricades établies dans les galeries menant des coffres de contre-escarpe à la caserne, centre névralgique de la défense française. Les combats sont terribles dans le noir, au milieu des coups de feu, des explosions et des jets de lance-flammes. Par deux fois, lors de la nuit du 4 au 5 et celle du 5 au 6 juin, les troupes amies en extérieur échouent dans leur tentative de dégager le fort. En parallèle, le commandant Raynal tente d’évacuer la majeure partie de la garnison épuisée et tiraillée par la soif. Seule une poignée de défenseurs réussit à s’extraire du fort, dont le jeune aspirant Buffet. Celui-ci accomplit l’exploit de sortir et de revenir dans l’ouvrage afin de prévenir les assiégés d’une attaque libératrice qui échoue finalement. À l’aube du 7 juin, le Fort de Vaux passe aux mains des Allemands. Cinq mois plus tard, le 2 novembre 1916, Vaux, trop exposé après la reprise de Douaumont par les Français, est abandonné par les Allemands qui détruisent, avant de partir, la tourelle de 75 mm et les deux observatoires cuirassés. Les Français pénètrent le lendemain sans combat dans le fort. Vaux était redevenu français.