Photographes de guerre

Depuis 160 ans, que cherchent-ils ?

Réalisée en partenariat avec l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD), la nouvelle exposition temporaire du Mémorial de Verdun aborde le thème des « Photographes de guerre ». En cohérence avec la nouvelle approche très incarnée que propose aujourd’hui le Mémorial de Verdun, l’exposition s’interroge sur ces hommes et ces femmes qui partent avec leurs appareils au cœur des conflits. Sont-ils des témoins muets qui se limitent à donner à voir ? Quel sens donnent-ils à leur quête ?


Carte aquarellée "premiers soins", caricature des photographes militaires, par Maurice Toussaint, 1917 © Mémorial de Verdun

Carte aquarellée « premiers soins », caricature des photographes militaires, par Maurice Toussaint, 1917 © Mémorial de Verdun

Depuis les années 1850, des hommes et des femmes partent au cœur des guerres et en rapportent des clichés. Une volonté de documenter la guerre naît, en concurrence avec les représentations graphiques et picturales traditionnelles. Ces photographes donnent à voir des images jusque-là inconnues du conflit, fragments d’une réalité invisible. Avec cette exposition, le Mémorial souhaite mettre l’accent sur le parcours singulier de ceux qui photographient la guerre, à travers une diversité de profils de photoreporters depuis les origines de la photographie de guerre jusqu’aux conflits contemporains.

Dans un parcours chronologique, seize figures de photographes s’insèrent dans une histoire des conflits couverts par leur travail depuis la guerre de Crimée (1855) jusqu’à nos jours. Tout en dépassant le critère de la renommée et du succès médiatique, c’est la tension entre leur identité d’artiste, de témoin missionné ou encore d’acteur engagé qui est soulignée. Chaque photoreporter de guerre nourrit des relations particulières avec ses commanditaires, les sujets qu’il photographie et ceux qui regardent ses clichés. Aujourd’hui encore, ces environnements influent largement sur le sens de leurs missions et le résultat de leurs travaux. De même, l’évolution des techniques photographiques et des appareils constitue une contrainte pour le photographe tout en lui ouvrant un champ de nouvelles possibilités. La profession de photographe de guerre évolue au gré des conflits.


Les reporters Brigitte Friang et Raoul Coutard à bord d'une vedette du RICM en patrouille sur le Song Thai Binh, 1953, Indochine française © ECPAD / Paul Corcuff

Les reporters Brigitte Friang et Raoul Coutard à bord d’une vedette du RICM en patrouille sur le Song Thai Binh, 1953, Indochine française © ECPAD / Paul Corcuff

L’exposition présente à la fois des œuvres photographiques (épreuves originales et reproductions), des supports de presse et place le matériel photographique utilisé par les générations successives de photographes, au cœur du parcours pour montrer l’évolution des pratiques. Objets et documents personnels, portraits des photographes, incarnent les figures choisies : Roger Fenton, Mathew Brady, Felice Beato, Jimmy Hare, Gérald Michel, Jean-Baptiste Tournassoud, Édouard Brissy, Charles Grauss, Robert Capa, Germaine Kanova, Raoul Coutard, Gilles Caron, Patrick Baz, Véronique de Viguerie, Édouard Elias, le soldat de l’image représenté par trois photographes de l’ECPAD, François-Xavier Roch, Janick Marcès et Sébastien Lafargue.


Portrait de Patrick Baz, photographe de guerre © Alizé Le Maoult

Portrait de Patrick Baz, photographe de guerre © Alizé Le Maoult

Une installation de 24 portraits de photographes de guerre contemporains, réalisés par la cinéaste et photographe Alizé Le Maoult en hommage à ces hommes et ces femmes qui témoignent, vient conclure ce parcours. Dans ces portraits frontaux, photographiés au Leica dos au mur, les regards des photographes se confrontent à ceux des visiteurs.


L’exposition temporaire est présentée au 2e étage du Mémorial et accessible aux mêmes heures d’ouverture que le musée.


Partenaire de l’événement

L’ECPAD met à disposition son riche fonds d’images et de matériel photographique. D’autres institutions comme les Archives Nationales, la Fondation Gilles Caron, Harry Ransom Center (Texas), l’International Center of Photography (New-York), le Musée français de la Photographie (Bièvres), le Musée Lucien Prévost (Graçay), le Service Historique de la Défense… apportent leur concours par des prêts.

Facebooktwittermail